Apnée. Dans cette série, la mythologie, le féérique, le merveilleux, disons l’imaginaire, dans ce qu’il a de plus noble, prend forme dans un arrêt momentané des éléments. Dans cette pièce fermée où elles sont exposées, des sculptures de chimères sont tenues en suspension, comme rêvées : l’air tout autour se tient immobile. L’encre sur le papier a fini de couler, et le dessin s’en trouve ainsi formé : c’est parce que l’élément liquide, pourtant présent, a cessé d’obéir à son instinct. Mais de même qu’il perçoit la féérie, le regard de l’homme la fera immédiatement cesser. C’est sans doute qu’il pose son regard sur l’homme. Dès lors, la course des éléments se dessine. La magie cesse. La respiration revient, envahissante. L’espace dans lequel l’œuvre s’exprime nous étouffe. L’art se pratique avec le corps. Comme le dessinateur dans cette série, il est essentiel, pour l’apprécier, de savoir tenir en apnée. La galerie virtuelle du PLAC vous propose dès aujourd’hui un entraînement gratuit. Christophe Bruno

06/01/2014